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Ref ID: 37264
Ref Type: Journal Article
Authors: Forestier, Hubert
Sophady, Heng
Li, Yinghua
Viallet, Cyril
Wu, Yun
Ji, Xueping
Zhou, Yuduan
Title: Unifacial shaping on pebbles in Southeast Asia: the Hoabinhian of Cambodia

Le façonnage unifacial sur galet en Asie du Sud-Est: l'Hoabinhien du Cambodge
Date: 2023
Source: L'Anthropologie
DOI: 10.1016/j.anthro.2023.103185
Language: French
Notes: Article is in French.
Abstract: The Hoabinhian represents an iconic pebble facies associated with the tropical forest regions of Southeast Asia, dating from the end of the Upper Pleistocene to the middle of the Holocene. In a region distinguished by the existence of multiple human populations, it emerges and then vanishes when only modern humans remain. This technical phenomenon is defined by the crafting of weighty, thick tools from pebbles, including unifaces, choppers, chopping tools, and splits, with bifacial pieces appearing less frequently. Notably absent from this last Paleolithic hunter-gatherer-forager toolkit are armatures, projectiles, or arrowheads. Therefore, in Southeast Asia, there seems to be a lack of technical evolution in lithic industries and no archaeological evidence of hunting projectiles from 40,000 to 4000 BP. This positions the Hoabinhian pebble tools as a part of the broader question concerning human adaptation, specifically technical behavior, forest subsistence, and life in the tropics. Compared to the contemporary Upper Palaeolithic in the West, these pebble industries might seem to exhibit technical-temporal inertia without significant change, or even a cognitive regression. However, without invoking any eco-geographical determinism, we find ourselves examining a unique and radical technical choice that originated in the forest, representing a dialogue between technology and the tropical environment. The Hoabinhian case is a phenomenon that signifies a balance between the mineral world and a specific plant, namely bamboo. The archaeological invisibility of lithic material (like pointed weapons and armatures) is logically offset by plant material, sometimes siliceous like bamboo. The Hoabinhian technique represents a novel complexity and modernity that only modern Homo sapiens has managed to invent. The persistence of this technical phenomenon in a humid tropical context, associated with perishable materials, contrasts sharply with the conventional prehistoric narrative of the Western world. By using examples taken from Hoabinhian material uncovered during recent excavations in the Laang Spean cave in Cambodia by the MEAE's “Mission Préhistorique Franco-Cambodgienne”, we aim to illustrate the originality and diversity of lithic reduction sequences on pebbles. We will also propose functional hypotheses for these pebbles using a structural approach based on 3D modeling.

L’Hoabinhien est un faciès sur galet emblématique des régions forestières et tropicales d’Asie du Sud-Est de la fin du Pléistocène supérieur jusqu’au milieu de l’Holocène. Dans une région marquée par l’existence de plusieurs humanités, il apparaît puis disparaît lorsque seuls les humains modernes sont encore présents. Ce phénomène technique se caractérise par la taille préférentiellement unifaciale d’outils lourds et épais sur galet comme des unifaces, des choppers, des chopping tools, des hémi-galets (splits) avec plus rarement des pièces bifaciales ou convergentes. Aucune armature, aucun projectile ou pointe de flèche ne sont représentés dans le lithic tool-kit de ces derniers chasseurs-cueilleurs-foragers paléolithiques des forêts tropicales. Ainsi, en Asie du Sud-Est, il ne semble pas y avoir d’évolution technique des industries lithiques ni aucune trace archéologique d’armatures de pierre pour la chasse entre 40 000 et 4000 BP, ce qui place les galets taillés hoabinhiens comme une réponse partielle à un questionnement plus vaste concernant l’adaptation humaine : le comportement technique, cynégétique, la subsistance en forêt tropicale. Comparé au Paléolithique supérieur contemporain en Occident, ces industries sur galet pourraient apparaître comme une inertie technico-temporelle, un « retard » sans changement majeur voire une régression cognitive. Sans invoquer quelque déterminisme écogéographique, nous sommes en présence d’un choix technique singulier et radical né de/dans/par la forêt qui résulte d’un dialogue entre la technique et l’environnement tropical. Le cas de l’Hoabinhien est un phénomène qui exprime un équilibre entre le minéral et un végétal en particulier, le bambou. L’invisible archéologique dans la matière lithique (armes pointues et armatures) s’est, en toute logique, exprimé dans de la matière végétale parfois siliceuse comme l’est par sa composition, le bambou. L’Hoabinhien porte en lui une complexité et une modernité sans précédent que seul l’Homo sapiens a su inventer. La pérennité de ce phénomène technique en contexte tropical humide associé à des matériaux périssables contraste avec le récit préhistorique habituel porté par le monde occidental. À partir d’exemples pris dans le matériel hoabinhien de fouilles récentes réalisées au Cambodge dans la grotte de Laang Spean par la Mission Préhistorique Franco-Cambodgienne du MEAE, nous illustrerons l’originalité et la diversité des chaînes opératoires lithiques sur galet des Gens de l’Hoabinhien. Nous proposerons également des hypothèses de fonctionnement de ce gros outillage à partir d’une analyse structurelle utilisant la modélisation 3D.
Number: 103185
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